Le journal de Brigitte (suite)

Incroyable, le mistral soufflait tellement qu’on pouvait croire que l’on s’envole. Visite du Palais des Papes. Dominique et moi avons visité les salles mais nous avons abandonné pour les remparts. Retour à l’Opéra Théâtre vers 18h pour voir « Un mage en été ». Beau théâtre, un seul acteur dont la performance de texte, de mémoire est formidable. Mais je ne suis pas arrivée à rentrer dans son histoire, à tel point que je me suis demandée si j’étais nulle et que c’est moi qui n’étais pas cultivée. Retour pour le repas du soir. Assez rapide puisque nous avions eu des invitations pour le spectacle de Sarah Flamant. Magique et à ma surprise les quinze personnes du groupe sont venues. A la fin de son spectacle, elle me souhaite « un bon anniversaire » au micro devant toute la salle, c’est Emeline qui avait combiné tout ça. Tous me l’ont souhaité et cela a été un moment intense, loin de Karole et mes petits enfants. Ensuite nous sommes rentrés au lycée où nous avons cherché le programme du lendemain.

Le 25 juillet 2010 > Réveil à 8h30, petit déjeuner, réunion d’information. A 14h nous partons voir « Ils se marièrent et eurent beaucoup d’emmerdes ». Nous avons beaucoup ri du début à la fin, histoire d’un couple jeune, actuel, qui se dévoile sous nos yeux. L’actualité vraie, je me retrouve dans cette pièce, les comédiens formidables, la vie de tous les jours. La femme au fourneau, le mari au boulot qui veut que tout soit à sa place et surtout sa bière à portée de main. Sa femme qui est enceinte de huit mois et le mari ne s’est aperçu de rien. Sa femme qui réclame plus de tendresse, d’attention, de sexe, et le mari qui pense qu’à sa pêche, son boulot et qui en plus est radin. Elle accouche, le mari en prend plein la gueule et ne s’occupe guère de l’accouchement, comme de l’enfant. Elle rentre de la maternité et stupeur pour les spectateurs, elle dévoile son enfant et il est noir !. A mourir de rire.

A 16h45 Johnny. Théâtre de marionnettes, superbe travail où l’on ne voit que les marionnettes. Superbe histoire d’une mère élevant cinq enfants, le papa décédé. Le premier enfant de 14 ans travaille dur dans une filature, les autres enfants sont trop jeunes, le premier subvient au besoin de la famille, la mère fait des petits boulots pour nourrir ses enfants. Triste histoire où Johnny est fatigué, la cadence de l’usine, le trajet très loin pour payer moins de loyer. Johnny rentre un soir, refuse de manger alors que pour la première fois leur mère avait fait des iles flottantes. Johnny se couche et rêve à ses bobines, à cette cadence, au contremaître, au directeur et s’en rend malade et le médecin lui fait un arrêt de travail. Ses frères et sœur ne comprennent pas, l’inconscience de la jeunesse. Il n’y a plus rien à manger. Au bout de son repas forcé, il refuse de reprendre le travail et part  conquérir le monde. C’est une histoire qui m’a donné une grande claque, mais qui m’a révélé ou plutôt fait revivre des moments de ma jeunesse : père décédé, obligée de travailler à 14 ans, pleins de souvenirs ont fait surface. Magnifique aussi bien les marionnettes que les mascottes et l’histoire.
A 19h « Comment ai-je pu tenir là dedans » sur une parodie de La chèvre de M. Seguin. Le rideau se lève, décor pour moi une cellule de prison, abasourdie. Une comédienne, faisant la chèvre, une histoire que je ne retrouve pas dans mes souvenirs de la fable. Déception, Emeline et moi partons avant la fin.
Retour au lycée à 20h. Repas. On monte prendre la douche, se changer, nous nous faisons toute belle, en robe. Nous descendons et Jean-Christophe et Dominique nous attendent à la buvette. Jean-Christophe me dit « j’ai besoin de toi, peux-tu m’accompagner ». Je me demande ce qu’il veut. Nous allons dans un petit jardin, Emeline et Dominique nous suivent. Au bout du jardin un renforcement. Tout le groupe était là et me crie « bon anniversaire ». J’ai les larmes aux yeux, je me reprends et l’émotion est intense. Cécile avait obtenue deux tartes avec des bougies et de la boisson. Je ne remercierais jamais assez tout le groupe. C’était intense. Merci, merci à tous. Patricia m’avait dessiné le pont d’Avignon et tous m’avait écrit une carte. Gros merci à tous.

A 22h30 soirée Flamenco. Superbe les danseurs, la musique, les costumes. Fin de journée superbe, pas envie de rentrer, envie de danser.